Développement personnel, Méditation Poésie Réflexion, Religion catholique

Moi, me laver les pieds ?!

Comme souvent, je suis en avance sur mon temps ! En ce dimanche des rameaux, je n’ai pas acclamé un roi sur son âne, mais j’ai célébré le lavement des pieds !

Ne me demandez pas pourquoi, mais j’ai senti que c’était opportun de le faire aujourd’hui.

Vous risquez de me prendre pour une folle, mais je pense que tous ceux qui comme moi ont passé leur vie à prendre soin du corps et de la vie des autres, sans se préoccuper de leur propre corps ou de leur propre vie, me comprendront sûrement.

Ce que je vais vous livrer ici reste un dur apprentissage, et il n’est pas évident pour moi de vous le raconter alors que tant de mes amis et collègues soignants se donnent sans compter pour prendre soin de ceux atteints par le coronavirus, au risque d’être eux-mêmes contaminés, peut-être au prix de leur propre vie.

Seulement voilà, quoi que la vie me donne à vivre je suis là pour apprendre (et désapprendre), et je découvre que je dois accueillir mes faiblesses et ma fragilité, mon incapacité actuelle à pouvoir prendre soin des autres, parce ce que ma mission actuelle est de guérir de cette foutue dépression, et que personne d’autre que moi ne peut faire que je sorte de ce long tunnel.

Je voudrais tant par moment avoir quelqu’un d’extérieur à moi dont je serais tenue de m’occuper, et ne pas être obligée de me retrouver face à moi-même et à cette incapacité à prendre soin de moi, de mon apparence physique, de mon corps et de mon hygiène de vie…

Pourquoi est-ce que j’ai quasiment toujours trouvé l’énergie pour prendre soin de l’autre, pour répondre à son désir et à ses besoins, alors que dans le même temps je suis incapable de me donner cette même attention à moi-même, que je néglige et maltraite ce corps qui est pourtant cadeau pour ma vie, merveille de complexité et de technologie, d’adaptation et de vitalité !

La vie m’a rattrapée à mon propre jeu (je). J’ai passé des années à soigner l’autre, à me sentir indispensable, utile, reconnue, aimée et légitime à cause de tout ce que je donnais aux autres, grâce à ce que je faisais. Aussi parce ce que la douleur et la souffrance des autres me bouleversaient et me rejoignaient, et que je voulais les sauver. Parfois en dépit d’eux-mêmes, sans respecter leur liberté d’être fragiles et défaillants, sans respecter leur capacité à vouloir ou à pouvoir changer… ou pas!

J’ai mis du temps à me rendre compte qu’en soignant (soi-niant) c’est moi que je niais, moi que j’effaçais. Et alors que je l’avais compris mentalement, mon corps continuait à se nier et à ne pas prendre soin de lui-même, à ne pas respecter ses limites… Je me croyais forte et invincible…

Et puis je suis arrivée au bout de mes limites, et tout a basculé… un matin je suis devenue incapable de continuer à avancer, de prendre soin de qui que ce soit, ni des autres, ni de moi.

Quelle claque et quelle humiliation, quelle déception et quelle frustration…

Jusqu’au jour où j’ai commencé à comprendre vraiment l’importance de prendre soin de moi (et à découvrir comment le mettre en œuvre) ; à comprendre la nécessité de m’accueillir en profondeur, l’importance de choisir de m’aimer telle que je suis, totalement imparfaite mais aimable inconditionnellement, légitime d’être en vie, sans être obligée de faire quoi que ce soit pour mériter d’exister et d’être aimée…

Le chemin n’est pas encore tout à fait abouti puisqu’en vous écrivant ces mots je ressens mon corps qui se rétracte, ma gorge qui se noue et l’émotion qui m’envahit… comme si c’était encore impossible à admettre pour une infime partie de moi.

Tant de culpabilité encore à oser penser que je suis un être aimable, digne, avec de la valeur, et que je mérite de prendre soin de moi, de me préserver et de m’honorer, de me manifester du respect, au même titre que je le fais pour ceux que j’aime et qui comptent pour moi.

Il n’y a personne d’autre qui peut faire cela à ma place, prendre le temps de m’agenouiller devant moi, de tremper mes pieds dans la bassine pour nettoyer la crasse du chemin, ramollir la corne de toutes ces heures à crapahuter sans savoir où j’allais, perdue comme une âme errante dans les ornières et les embûches de la vie, où si souvent j’ai chuté et me suis écorchée ; nettoyer les peaux mortes devenues inutiles, poncer pour retrouver la souplesse et la vitalité de ma peau, permettre à la crème d’hydrater mon épiderme. Oser faire le cadeau à la peau de mes pieds, de redevenir douce et tendre comme celle d’un bébé, d’un enfant innocent !

Je suis adulte, et plus personne ne peux prendre soin de moi à ma place, me dire quand me laver, quand m’habiller, quand aller me coucher et quoi manger pour être en bonne santé.

Ce corps il m’a été donné pour que je l’habite, et qu’à travers lui je communique avec ce qui fait également que je suis moi : mon esprit et mon âme, mon coeur aussi. Pour que je sois en relation avec les autres, avec Dieu en moi, avec l’extérieur, avec mon milieu environnant, et tout ce qui est créé.

Si je me néglige, si je néglige ce corps qui est mien et qu’il se dégrade, quel sera le vecteur sur cette terre, qui me permettra d’être en relation avec le monde et avec mes frères et sœurs en humanité ?

Il m’a fallu tant d’années pour arriver à m’accepter, à accueillir que je me négligeais, parce ce qu’une partie de moi se haïssait, parce ce qu’une partie de moi était tellement en souffrance que je refusais de la regarder et de m’en occuper.

Alors aujourd’hui j’ai fait un pas vers moi, et je me suis agenouillée devant ce corps fatigué, malade et abîmé qui est le mien, et je me suis regardée pour la première fois droit dans les yeux, avec amour et bienveillance, comme le bon samaritain a regardé le blessé sur le bord du chemin. Je me suis faite le prochain de moi-même, j’ai osé m’approcher de moi et toucher mon corps, sans craindre le jugement des prêtres et des lévites. Moi l’étrangère à moi-même, la samaritaine, j’ai entendu les cris de désarroi de cette partie de moi qui souffre et qui a besoin d’aide, et je me suis approchée de moi pour me laver les pieds. Car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime…

Mais ô combien il est difficile de s’aimer, de s’agenouiller devant soi et de se penser légitime et autorisée à se donner de l’amour…

Pas pour se glorifier soi-même, mais pour rendre grâce d’exister, d’être en vie, d’être dans ce corps incroyable de potentialité ; pour prendre soin de l’instrument que je suis et honorer celui qui m’a créée.

Comment jouer ma partition si je me néglige, comment vibrer un son harmonieux si mon instrument est fêlé et désaccordé ?

Comme il m’est difficile de prendre cette décision de m’honorer, d’honorer mon corps et d’en prendre soin ! Une boule de culpabilité et de honte me monte à la gorge, du dégoût presque.

C’est dingue quand j’y pense…

Alors que je suis capable de mettre tant d’amour dans le soin à l’autre, au chevet des malades que j’ai lavés, peignés, habillés, embrassés, nourris, comme s’ils étaient l’être le plus précieux au monde, comme je l’ai fait pour mes enfants quand ils étaient petits.

Pourtant, je me rends compte que je suis encore incapable de le faire pour moi, avec autant d’amour et d’abnégation que je l’ai fait pour d’autres. Et ma vaisselle sale traîne dans l’évier, tandis que les cartons de déménagement encombrent encore une partie de ma maison.

Comment pourrais-je prétendre aider les autres à devenir autonomes et indépendants, à sortir de leurs addictions alors que je suis encore engluée dans ce passé qui m’attache et dépendante de cette enfant indisciplinée en moi, indisciplinée et rebelle, parce ce que blessée et complètement apeurée, heurtée par les blessures indicibles de son enfance, et qui a dû s’adapter pour survivre.

C’est tout un chemin qu’il me reste à parcourir pour continuer à grandir et à m’épanouir, pour trouver une véritable liberté et vivre mon identité profonde de fille de l’Homme et de fille de Dieu.

Alors seulement je deviendrai capable de prendre soin de l’autre, réellement, et de le guider sur son propre chemin de liberté.

En attendant je dois accepter d’être égoïste aux yeux de certains, d’être pauvre à mes propres yeux, et ne plus être en capacité de donner (ou si peu), ou en tout cas pas comme je le voudrais, pas comme cela me paraîtrait acceptable et louable…

Accepter les limites pour trouver ma vraie liberté, accepter que certaines choses se passent différemment de ce que j’aurais souhaité, tandis que d’autres prennent du temps pour advenir. Apprendre à m’émerveiller de chaque petit pas de cet être nouveau et en devenir qui est en train de renaître à une vie nouvelle en moi.

Aujourd’hui je me suis lavée les pieds…

« si je ne te lave pas les pieds, tu n’auras pas de part avec moi » dit Jésus à Pierre.

Aujourd’hui, j’ai donné de l’amour et de la tendresse à mon corps. Moi toute seule. Comme une grande personne capable d’aimer et de prendre soin d’elle-même autant que des autres.

Je suis responsable de mon corps, je suis responsable de ma vie, et j’honore la vie qui me traverse, tout comme Jésus-Christ a honoré la vie et le corps de ses disciples en s’agenouillant devant eux au soir du jeudi saint, en acceptant de se faire petit et de se mettre au service en leur lavant les pieds, lui le Seigneur et le Maître.

Se faire petit et se mettre au service de soi, pour honorer et glorifier le plus grand que soi en soi. C’est se préparer à aimer son prochain comme soi-même, et à devenir sacrement de l’Amour.

Elisabeth Cécile

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L’homme déchu…une chance pour l’humanité ?

Une journée qui commence par deux nouvelles dérangeantes, avec la lecture d’un article sur les dérives de Jean Vanier et un autre sur deux prêtres haut placés des légionnaires du Christ qui ont trahis leur célibat et sont devenus pères de plusieurs enfants.

Que dire…

En réalité je ne suis pas surprise et je crois que je commence à m’habituer, à accepter…

En tant qu’enfant de la communauté des Béatitudes j’ai côtoyé tant de gens pour qui j’avais (et bizarrement pour qui j’ai encore) de l’estime, et qui avaient eux aussi des comportements sexuels non conformes à ce qu’ils prêchaient, qui ont dérivés dans l’abus de pouvoir et l’abus financier que je ne peux que constater la faiblesse de l’être humain.

De mon côté, j’ai aussi expérimenté ma propre faiblesse, mes propres ambivalences, et mon incapacité à tenir mon engagement dans la fidélité à mon mari (qui sera bientôt mon ex-mari d’ailleurs…) et à mon sacrement de mariage. Et je me suis trouvée confrontée à cette incapacité dès le début de mon mariage en plus.

Je connais cette faille et cette ambiguïté de professer et de croire en certaines valeurs, auxquelles on voue toute sa vie, tout en n’arrivant pas à les tenir dans certains actes. Et la souffrance d’une vie déchirée en dedans, avec un extérieur « bien sous tout rapport » que l’on brandit et auquel on s’accroche, mais derrière lequel on se masque, alors qu’à l’intérieur et dans le secret on agit dans le mensonge, en contradiction avec ses valeurs, ou en tout cas avec celles qu’on nous a inculquées.

Culpabilité, honte, découragement, et pourtant il faut continuer d’avancer, croire en la miséricorde, en ce qui est bon en soi, et essayer de mettre sa vie en conformité avec son être profond et tendre à l’unité de l’être, et mettre en accord son faire avec son être.

C’est dur de regarder que l’on est un être imparfait, surtout lorsque l’on baigne dans un milieu qui tend à nous faire croire que la perfection est possible sur cette terre, notamment avec la grâce de Dieu.

« Si j’ai la foi et que je suis converti(e), vraiment converti(e) et que je pratique saintement la religion, il ne peut rien m’arriver, et je suis à l’abri de tous ces comportements mécréants et pécheurs des hommes et des femmes qui ne connaissent pas Dieu, voire qui le rejettent. »

Je ne peux m’empêcher de penser que tout ceci est un leurre, et que les comportements déviants sont loins d’être nouveaux et ont toujours existé, quelles que soient les époques et les religions.

Le tort de la religion catholique en particulier, est d’avoir porté aux nues certaines personnes plus charismatiques que d’autres, en brandissant leurs vies en exemple.

Seulement voilà… Quand on découvre à l’heure actuelle comment l’institution ecclésiale a passé (et passe encore) sous silence de nombreuses failles de ses membres, je me dis que la majorité des saints ne sont sûrement pas ce qu’ils paraissent, et que leurs vices cachés ont été tûs et ignorés, donnant finalement en exemple des modèles impossibles à suivre et mettant une énorme pression et d’énormes fardeaux sur les épaules de tant de membres…

Et que penser du rapport à la sexualité, à la chasteté ? Et de l’exclusion à vie des sacrements de ceux qui sont incapables de vivre la continence ?

Toutes ces affaires semblent nous montrer les failles de cette intransigeance de l’Eglise institution vis à vis de comportement humains pulsionnels mal maîtrisés et mal orientés, comportements humains pourtant inscrits dans notre humanité : l’instinct de survie et celui de la reproduction sont profondément inscrits dans l’inconscient (et le corps) de l’être humain, la recherche du plaisir également (car sans gratification et sans plaisir nous perdons notre élan vital).

Toutes ces pulsions et comportements font partie de notre nature animale, qui quoi qu’on le veuille n’est pas à éradiquer mais à éduquer.

Hors en éliminant un problème, en l’ignorant et en le refoulant, on se prépare uniquement au retour fracassant du refoulé !

Il semble que nos sociétés actuelles (et l’Eglise des hommes en fait partie) se trouvent de plus en plus confrontées aux défaillances de systèmes que l’on pensait solides et quasi parfaits, amené à durer.

Pourtant rien ne dure éternellement sur cette terre, et tout se transforme. C’est le principe même de la vie depuis des millénaires, avec l’ère glaciaire puis la fonte des glaces, la tectonique des plaques, la disparition des dinosaures, celles de nombreux peuples primitifs et civilisations, etc.

Tout se remanie et s’adapte en permanence.

Comment pourrions-nous penser que notre temps serait exempt de modifications dans le temps et l’espace ? En particulier quand ces modifications riment avec destructions…

Et pourtant, la mort et la destruction font partie de la vie, et en réalité, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Nous sommes invités sans cesse à renaître d’en haut, à construire et à reconstruire, et à ne rien tenir pour acquis, ni dans nos vies ni dans celles des autres.

C’est peut-être la leçon de ces découvertes douloureuses de zones d’ombres (voir de gouffres) là où nous pensions que seule brillait la lumière.

Pourtant la lumière est victorieuse, et en réalité, c’est sûrement sa progression et son intensité croissante qui est à l’origine de ces mises en lumière de vérités dérangeantes.

Accepter les failles (ou du moins les accueillir), faire avec l’horreur de la guerre, de la violence et de la mort, ce n’est pas être fataliste et baisser les bras, c’est accueillir ce qui est, tout simplement.

C’est comprendre que l’humain n’est pas tout puissant et qu’aucun de ses comportements volontaires ou de ses désirs de maîtrise et de contrôle ne pourront aboutir, sans une soumission à un plus grand que soi qui nous dépasse. Nous sommes limités et appelé à découvrir l’illimité au travers de ces limites.

Comment faire l’expérience réelle de la grâce et de la miséricorde sans failles ? Comment comprendre la hauteur et la profondeur de l’amour divin et de la rémission des péchés si l’on reste lisse en surface et qu’on refuse de regarder ses zones d’ombre ? Comment vouloir progresser et se transformer si l’on est déjà parfait ?

Faire l’expérience dans sa chair de ce qui est désagréable en nous, de ce qui nous coupe de Dieu, de soi et des autres, c’est aussi pouvoir faire l’expérience dans sa chair de la miséricorde, du pardon, et de la rédemption, et c’est progresser sur son chemin d’humanité.

Ce n’est pas excuser l’inexcusable et se dire que finalement « tout est permis », mais c’est prendre conscience que si l’humain est capable du beau, du bon et du bien, il est aussi capable du pire.

JE suis capable du pire. Car cette humanité de l’autre est aussi la mienne, et nul ne peut dire dans quel camp il serait, ni de quels actes il serait capable en cas de nouveau conflit armé au niveau mondial.

Nous sommes tous capables du pire, surtout quand notre vie est en jeu. Et ceux qui se pensent exempts d’actes cruels sont peut-être les plus à mêmes de finir par en commettre.

Tout est leçon, et devrait nous amener à nous remettre en question et à revoir notre propre copie. Parce ce que la manière dont nous réagissons à toutes ces révélations douloureuses parlent d’abord de nous, et de ce que nous projetons sur l’autre (et donc sûr nous-mêmes).

C’est une immense chance au final, car lorsque tout s’écroule autour de soi, il nous faut revenir à l’intérieur de soi, et (re)contacter ce qui est source en soi et dépend aussi de plus grand et plus vaste que soi.

C’est donc une occasion de grandir et de (re)construire sur le roc.

Il est heureux que certains hommes soient déchus de leur piédestal et nous remettent de plein pieds dans notre humanité.

C’est à ce prix qu’elle grandit et s’épure de ce qui la dénature.

Elisabeth Cécile

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L’audace récompensée

J’ai lu ce matin l’évangile de ce jour que vous trouverez ci-après (Mc 5, 21-43). Celui de la femme aux pertes de sang, guérie en touchant sans qu’il s’en aperçoive le vêtement de Jésus. Pour la première fois, j’y trouve un sens nouveau.

C’est toujours incroyable de voir comment, des histoires ou des textes entendus des dizaines de fois, sur lesquels on s’est attardé et qu’on a longuement médités, tout d’un coup, sans qu’on ne sache pourquoi, s’éclairent d’une lumière nouvelle, créant des liens entre des choses ou des événements que l’on n’avait jamais pensé à relier entre eux.

Je pense que nous avons tous vécus ce genre d’expérience, mais c’est toujours un miracle et un émerveillement pour moi quand cela arrive. Il y a une magie du temps et de la répétition (ou plutôt de la relecture), qui nous font toucher du doigt que rien n’est jamais exactement pareil, et que l’eau de la rivière ne coule jamais deux fois au même endroit. Tout est toujours nouveau !

Nous pensons souvent que certaines choses se répètent inlassablement, et que les mêmes causes produisent les mêmes effets, mais si nous sommes capables d’observer attentivement, il y a toujours quelque part une subtile différence dans les événements, prête à ouvrir le champ des possibles.

C’est d’ailleurs ce qui était écrit sur le sac de toile que j’ai reçu en cadeau ce week-end lors de ma formation de Gestalt à Paris : « Je développe ma CONFIANCE en moi et TOUT EST POSSIBLE ».

C’est exactement ce dont il est question dans l’évangile d’aujourd’hui, évangile qui nous fait part de deux événements extraordinaires, deux histoires de guérison (dont une de résurrection même), imbriquées l’une dans l’autre, sans que je n’ai jamais encore vraiment compris ce qui les relie l’une et l’autre.

Celle qui me rejoint, c’est celle de cette femme d’un certain âge, souffrant de pertes de sang continuelles depuis 12 ans, et de ce fait considérée comme impure « en permanence » aux yeux de la loi juive.

Pourtant, cette femme a l’audace de croire que son impureté (décrétée par les hommes) ne lui interdit pas de s’approcher de Jésus, de le toucher. Sa foi est si grande qu’elle voit uniquement la puissance de Jésus (elle croit en ce dont il est capable, et qu’elle a peut-être vu de ses propres yeux ou dont elle a entendu parler). Elle ne considère pas un seul instant que son impureté peut contaminer Jésus. Au contraire, elle est persuadée que la puissance de Jésus est si forte qu’il lui suffit de toucher une infime partie de son vêtement pour que quelque chose se passe. Et c’est le cas, instantanément, elle est guérie ; elle le sent dans son corps, bien avant même que Jésus ne lui dise : « sois guérie de ton mal »…

Étonnant non ?

Ce qui a fait sens pour moi aujourd’hui en lisant ce texte, c’est le lien avec l’eucharistie et cette croyance de l’Eglise institution que l’état de péché permanent (et donc d’impureté, d’imperfection permanente) nous prive de l’état de grâce nécessaire pour recevoir la communion, ainsi que le pardon et la réconciliation avec Dieu. Dieu, dans cet évangile, semble avoir un avis différent sur la question !

Je me suis souvenue d’un échange, il y a plusieurs années, au cours d’un repas chez une amie catéchiste,. L’une de ses connaissances racontait qu’il n’avait jamais fait sa première communion, mais qu’à tous les enterrements il allait communier, car il sentait que c’était le seul moyen d’être en communion avec la personne décédée et de lui rendre hommage.

Je me souviens comme cela m’avait fait sourire à l’époque, et j’avais été touchée par la foi simple de cet homme. Oui, j’avais souri, parce ce que j’imaginais la réaction des prêtres et des théologiens en entendant cela, ou de tous ceux qui sont tellement attachés au droit, aux règles, à la morale.

Ah, la foi simple des pauvres gens, de ceux qui ne savent pas ce qui se fait ou ne se fait pas, mais qui se fient à l’intelligence du coeur, à l’élan de ce qui les traverse ! À l’encontre de toutes nos bien-pensances, Dieu, Lui, au travers de Jésus-Christ, rejoint ces pauvres et ces petits, et il se moque des règles d’impuretés ou d’impossibilités surinvesties par les hommes.

On dirait même que Jésus agit malgré lui, vu qu’il est surpris par cette force qui est sorti de lui, comme si cette force ne lui appartenait pas en propre, et qu’en réalité c’était l’Esprit du Père qui avait œuvré en lui, et qu’il adhère à ce qui vient de se passer, en proclamant la guérison de cette femme, advenue malgré lui (mais certainement pas malgré l’Esprit de Dieu, ni malgré elle).

Là encore, dans ce texte d’Evangile, on voit une femme qui ose l’impensable aux yeux des hommes, dérogeant à l’ordre établi, tout comme l’a fait la cananéenne en soulignant à Jésus que les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table des maîtres. Ce qui fit comprendre à l’homme Jésus qu’il n’était pas venu uniquement pour sauver les brebis perdues d’Israël, mais que le Salut était pour tous (et toutes!).

Il semble que dans cette histoire proposée par la liturgie d’aujourd’hui, l’homme Jésus découvre quelque chose de nouveau sur lui-même et sur sa mission. Et c’est l’audace d’une femme, considérée comme impure et qui n’a plus rien à perdre, qui le lui le révèle. Il fait l’expérience qu’une force peut sortir de lui à son insu, et qu’il est donc l’instrument -l’outil, le chenal-, d’une puissance plus grande que lui et qui le dépasse. Une puissance qui peut être sollicitée à son insu et dont il n’est pas maître ; mais à laquelle il choisit malgré tout de dire oui, après coup, restant acteur de la grâce donnée à travers lui et confirmant qu’il n’est pas juste une marionnette dans les mains du Père.

Il y a là ici un comportement extrêmement humble de la part de Jésus, une soumission à plus grand que Lui, qui pourrait faire réfléchir de nombreux prêtres qui pensent qu’eux seuls sont maîtres de l’action de Dieu à travers eux, dans les sacrements en particulier, comme s’ils pouvaient contrôler la puissance de Dieu, et l’actionner ou pas selon leur propre décision.

Aussi, quand nous prions sur le pain et le vin, qui est à l’origine de l’action de l’Esprit qui transforme ces espèces en Corps et Sang du Christ ? Le prêtre qui étend les mains ou le peuple des fidèles qui implore la présence du Christ ici et maintenant et fait mémoire de Lui ? On tient tellement pour acquis, que seul le prêtre, agissant au nom de Jésus-Christ, consacre les hosties… mais qui vient prendre chair dans le pain et le vin consacrés sinon Dieu seul ?

Assurément, pas même l’humanité de Jésus, pourtant reconnu comme « Fils de Dieu », ne peut empêcher l’action de l’Esprit quand celui-ci a décidé d’agir, car sollicité par une foi, une confiance, une détresse aussi, qui l’émeut et le touche au profond de ses entrailles de Père.

Même Jesus a fait l’expérience que Dieu peut agir à travers lui sans qu’il l’ait décidé à l’avance. Encore une fois, c’est le Divin qui reste plus grand que l’humain, et aucun humain sur cette terre ne peut le contenir ni avoir le contrôle sur Lui, et décider à sa place. Même si ce divin n’agit jamais sans notre accord et sans notre participation.

Dans le miracle suivant, qui arrive juste après celui de la femme aux pertes de sang, il semble que ce soit l’inverse. Dans ce cas, c’est Jésus qui sollicite l’impossible auprès de l’Esprit, avec une confiance qui dépasse la moquerie, pour redonner vie à une jeune fille déjà morte. Dans quelle mesure ce qui s’est passé sur le chemin avec la femme aux pertes de sang a interféré avec ce second miracle et permis à Jésus de ramener une fille de la mort à la vie ? C’est une question que je me pose et à laquelle je n’ai pas de réponse.

Tout comme je me questionne sur cet évangile qui nous parle de deux femmes, à deux âges différents de la vie, avec ce nombre 12 qui revient dans les deux cas, nombre 12 qui dans la Bible symbolise l’élection, le choix divin.

Qu’est-ce que cela veut nous dire des femmes et de l’appel des femmes par le Divin ? Que vient nous enseigner la guérison de ces deux femmes, toutes deux des cas désespérés ? Et ce lien entre sang, femmes, résurrection et nourriture (car Jésus fait manger la jeune fille juste après l’avoir ramenée à la vie) ?

L’une a l’audace d’implorer et de contrer le cadre, l’autre ne demande rien (mais son père implore pour elle !). Toutes deux sont guéries. L’une sauvée par sa propre foi, l’autre par la foi d’un autre, mais toutes les deux par l’intermédiaire de Jésus, et de sa foi en plus grand que lui.

Je suis loin d’avoir reçue toutes les lumières sur cet évangile, et c’est tant mieux, mais ce qui me paraît une évidence aujourd’hui c’est que nous avons tort de penser savoir, et maîtriser, quand et comment Dieu agit.

Et je me trouve confortée dans la pensée que l’Eglise magistérielle se trompe en refusant les sacrements à ceux qu’elles considèrent comme indignes, impurs et en péché permanent, sans prendre en compte le désir de leur cœur ou de ceux qui leurs sont proches.

Dieu lui semble ne pas les rejeter, et quand ils ont l’audace et le culot de s’approcher de Lui au mépris de toutes les règles (et aucun homme d’Eglise ne peut empêcher ça, Dieu merci ☺️), Lui il écoute le faible et l’opprimé, et il répond à l’audace du coeur. Que cette audace se manifeste pour implorer son propre secours ou celui d’un autre.

Et je me trouve également confortée dans l’idée que Dieu appelle aussi des femmes à son service, et même aux service des sacrements. Car cet évangile évoque des mots forts mis au côté les un des autres : sang, femmes, élection (nombre 12), force, guérison, mort, vie, nourriture… Je ne sais pas encore comment agencer tout cela, mais il me semble qu’il y a matière à recevoir et à découvrir quelque chose de nouveau pour l’Eglise d’aujourd’hui dans ce texte.

Belle poursuite de réflexion à chacun et chacune d’entre vous. Ce passage d’Evangile mérite d’être relu et reçu à nouveau (vous pouvez le relire ci-dessous). CAR RIEN N’EST IMPOSSIBLE À DIEU ! 🤗

J’ai envie de finir ce partage avec le psaume du jour associé à cet évangile de Marc.

PSAUME

(Ps 85, 1-2, 3-4, 5-6)

R/ Écoute, Seigneur, réponds-moi ! (Ps 85, 1a)

Écoute, Seigneur, réponds-moi,

car je suis pauvre et malheureux.

Veille sur moi qui suis fidèle, ô mon Dieu,

sauve ton serviteur qui s’appuie sur toi.

Prends pitié de moi, Seigneur,

toi que j’appelle chaque jour.

Seigneur, réjouis ton serviteur :

vers toi, j’élève mon âme !

Toi qui es bon et qui pardonnes,

plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,

écoute ma prière, Seigneur,

entends ma voix qui te supplie.

ÉVANGILE

« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43)

En ce temps-là,

Jésus regagna en barque l’autre rive,

et une grande foule s’assembla autour de lui.

Il était au bord de la mer.

Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre.

Voyant Jésus, il tombe à ses pieds

    et le supplie instamment :

« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité.

Viens lui imposer les mains

pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »

    Jésus partit avec lui,

et la foule qui le suivait

était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

    Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…

    – elle avait beaucoup souffert

du traitement de nombreux médecins,

et elle avait dépensé tous ses biens

sans avoir la moindre amélioration ;

au contraire, son état avait plutôt empiré –…

     cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus,

vint par derrière dans la foule et toucha son vêtement.

    Elle se disait en effet :

« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,

je serai sauvée. »

    À l’instant, l’hémorragie s’arrêta,

et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.

    Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui.

Il se retourna dans la foule, et il demandait :

« Qui a touché mes vêtements ? »

    Ses disciples lui répondirent :

« Tu vois bien la foule qui t’écrase,

et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »

     Mais lui regardait tout autour

pour voir celle qui avait fait cela.

    Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante,

sachant ce qui lui était arrivé,

vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.

    Jésus lui dit alors :

« Ma fille, ta foi t’a sauvée.

Va en paix et sois guérie de ton mal. »

    Comme il parlait encore,

des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue,

pour dire à celui-ci :

« Ta fille vient de mourir.

À quoi bon déranger encore le Maître ? »

    Jésus, surprenant ces mots,

dit au chef de synagogue :

« Ne crains pas, crois seulement. »

    Il ne laissa personne l’accompagner,

sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.

    Ils arrivent à la maison du chef de synagogue.

Jésus voit l’agitation,

et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.

    Il entre et leur dit :

« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?

L’enfant n’est pas morte : elle dort. »

    Mais on se moquait de lui.

Alors il met tout le monde dehors,

prend avec lui le père et la mère de l’enfant,

et ceux qui étaient avec lui ;

puis il pénètre là où reposait l’enfant.

    Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :

« Talitha koum »,

ce qui signifie :

« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »

    Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher

– elle avait en effet douze ans.

Ils furent frappés d’une grande stupeur.

    Et Jésus leur ordonna fermement

de ne le faire savoir à personne ;

puis il leur dit de la faire manger.

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Méditation Poésie Réflexion, Religion catholique

Les lieux de la Parole

Aujourd’hui je suis retournée à la messe après plusieurs mois d’absence… et d’abstinence !

Un désir intérieur qui grandissait depuis quelque temps, ainsi qu’un besoin, spirituel mais aussi physique et psychique, de revenir à un essentiel, une source et un roc, car vivre l’eucharistie, communier au Corps et au Sang du Christ est un moyen de rencontre privilégié, un temps de coeur à coeur avec Dieu rendu plus facile et plus tangible par la grâce de tous les signes célébrés au travers de ce sacrement. Nul doute que cette première fête du « dimanche de la Parole », instituée par le Pape François, a aussi nourri mon désir de me rendre à la messe au petit matin, encore toute ensommeillée, l’esprit et la voix peu clairs ! 😁

La Parole de Dieu tient une grande place dans ma vie, et je m’en nourris quotidiennement, en essayant chaque jour de la laisser résonner en moi lorsque je la lis et je la prie, souvent dans mon lit, au réveil. Je dois dire que je n’ai pas grand mérite et que c’est une grâce qui m’a été donnée il y a quelques années (une bonne dizaine d’années maintenant) de la prière quotidienne, ainsi que le cadeau de recevoir la Parole, quelle que soit sa forme (évangiles, psaumes, ancien testament, homélies) comme une véritable nourriture pour ma vie, un soutien et une présence inestimable.

J’ai fait l’expérience qu’il est possible de rester en relation de proximité avec Dieu sans forcément communier aux espèces ni participer à l’eucharistie dominicale, mais que la continuité et l’intensité de la relation reposait sur ce lien avec la Parole, même si certains jours cette nourriture se limite au simple nom de Jésus (de Marie, de l’Esprit, ou encore de celui du Père) ; parfois juste murmuré dans le silence du coeur, tenant, par moment, plus du gémissement et du balbutiement -voire d’un simple élan-, que d’une énonciation véritable.

D’ailleurs, pour illustrer le mouvement (et le déplacement) que produit en nous la Parole de Dieu, les lectures de ce dimanche ont été proclamées à gauche à l’ambon pour la première lecture, à droite au pupitre de chant pour la seconde, et au centre pour le psaume et l’Evangile. C’était tout simple, mais très « parlant »!

J’ai bien aimé l’homélie, durant laquelle le prêtre nous a évoqué les « modes » de la présence de Jésus-Christ au milieu de nous, nous précisant que nous pouvons les vivre « chez nous » et de manière quotidienne.

1er mode : quand deux ou trois sont réunis « en Son nom », Jésus-Christ est présent au milieu d’eux. Le prêtre a pointé avec justesse que lors des réunions pastorales et des rencontres amicales entre croyants, nous oubliions souvent de faire mémoire de Lui, en début ou en fin de réunion.

Je le rejoins fortement sur ce point, qui est toujours une tristesse pour moi, comme celle d’un ami qu’on oublie. J’ai participé à une réunion à la maison diocésaine de Toulouse cette semaine, pour préparer une soirée de sensibilisation sur la dépendance à l’alcool, et j’ai été surprise que nous ne commencions pas par une courte prière N’étant pas à l’initiative de cette rencontre, je n’ai pas osé pointer ce manque, à tort peut-être.

Évidemment, Dieu est plus grand que notre coeur, et il se fait présent même quand nous oublions de mentionner à voix haute que nous nous rassemblons en Son nom , mais le grand risque est que nous passions à côté de Sa Présence, et de ce qu’Il souhaite nous donner. Que notre œuvre reste à échelle restreinte et produise des fruits médiocres, car non ouverte à la dimension d’un « plus grand et plus vaste que nous ».

2ème mode : Dieu est présent dans la Parole. Là aussi, le prêtre a judicieusement rappelé que de nombreux catholiques sont plus enclins à lire les journaux quotidiens (chez nous c’est La dépêche ou le Petit Journal) et à se nourrir du journal télévisé, que de la lecture des textes proposés jour après jour par la liturgie ! Quel dommage… et surtout quel manquement qui serait facile à réparer, et pourrait porter tant de fruits dans nos vies ! Si je suis capable de consacrer un temps non négligeable aux nouvelles (souvent mauvaises d’ailleurs !), comment ne pourrais-je pas introduire dans mon quotidien un petit temps pour lire une « Bonne Nouvelle », celle de l’Evangile ??? Et comme pour les infos, en choisissant des textes commentés, afin d’éclairer ma lecture et d’aider à la digestion et à l’assimilation de cette nourriture, essentielle à la vie de tout disciple de Jésus-Christ ou de tous ceux et toutes celles qui ont envie de le rencontrer ou de mieux le connaître.

Le prêtre l’a rappelé : comment puis-je annoncer et témoigner de ce que je ne possède pas ? Comment vouloir évangéliser si je ne suis pas nourri d’Evangile, si je ne le vis pas, s’il n’est pas assimilé dans ma vie, ne serait-ce qu’un minimum ? Et là il a fait une comparaison que j’ai trouvé somme toute assez injuste au vu de l’Histoire de l’Eglise : la bible d’un protestant est coincée sous son aisselle et surlignée de partout, tandis que celle d’un catholique prend la poussière sur un meuble (et encore, s’il en possède une!). C’est peut-être vrai (même si c’est caricatural), mais n’oublions pas que pendant des siècles le clergé catholique s’est approprié le monopole de la Parole et que seuls les clercs avaient le droit de la lire, de la commenter et de l’interpréter. Alors ceci explique sûrement cela… on part de très loin, et il est regrettable de penser que l’humain, même bien intentionné, ne peut s’empêcher de s’approprier Dieu, de contrôler et voire même d’empêcher sa propagation et son action jusqu’aux extrémités de la Terre…

3ème mode de la Présence de Jésus-Christ au milieu de nous : l’Eucharistie. Le prêtre n’a pas développé, je ne le ferai pas non plus.

4ème mode : La présence de Jésus-Christ dans le ministre ordonné… Bon là, j’avoue que j’ai pris une profonde inspiration pour faire taire au fond de moi cette petite voix de rébellion qui avait envie de l’ouvrir en grand !!! Cela m’aurait empêché d’apprécier la vérité de ce qu’il exprimait 😁

Je me suis dit que je ne devais pas m’attacher à la forme mais au fond. Et dans le fond c’est une réalité : Jésus-Christ est présent et agit au travers du ministre ordonné, par lui, avec lui et en lui. Tout comme le ministre ordonné est censé agir par Lui, avec Lui et en Lui. Quand le prêtre célèbre les sacrements, ce n’est plus lui qui parle, ni lui qui agit, c’est Dieu qui s’incarne à travers lui. Et c’est tout l’intérêt de vivre les sacrements, quels qu’ils soient, car ils sont un lieu de rencontre particulier avec la Personne réelle et vivante qu’est Jésus-Christ.

Malgré tout, et le prêtre ne l’a malheureusement pas souligné dans son homélie, si « Jésus-Christ est présent dans le ministre ordonné » (Dieu que je n’aime pas cette formulation ! 😬), Il n’efface pas pour autant l’humanité de son ministre, qui peut par moment brouiller Son Image et déformer Sa Parole, voire rendre invisible Sa Présence. Et je crois que je n’ai pas besoin de citer tous les exemples de paroles et comportements des ministres ordonnés qui souvent nous font douter de la réelle présence de Jésus-Christ en eux…

Bien évidemment, je ne développerai pas le fait que c’est une erreur à mes yeux de croire que seul un mâle célibataire a le pouvoir (au sens de capacité, et non d’une puissance ou d’un contrôle quelconque) d’incarner la personne du Christ sur cette terre, et en particulier dans le service des sacrements. Ma conviction profonde est que tout baptisé, homme ou femme, célibataire ou non, peut être appelé à ce ministère sacerdotal, et que Dieu appelle largement qui il veut (tandis que les homme d’Eglise choisissent d’ordonner uniquement des hommes célibataires…) Mais c’est un autre sujet, et je risquerais de m’énerver 🙄😆😆😆)

Quoi qu’il en soit, l’homélie de ce prêtre m’a rejointe et m’a touchée. Pourtant elle m’a laissée un goût d’inachevé, et il m’a semblé qu’il manquait un « mode » essentiel de rencontre avec la Personne du Christ et Sa Présence au milieu de nous. Et, car je crois que Dieu a de l’humour et de la bienveillance, Il nous a été donné un signe clair et très parlant de nous rappeler cet autre mode !

Vers la fin de la communion, un homme s’est approché du choeur, boitant et maugréant entre ses dents, porteur d’un gros sac plastique blanc, sûrement rempli du bazar de sa vie d’égaré (malade ou sans domicile fixe, je n’ai pas réussi à le deviner). C’était ce même homme qui avait fait un peu de remue ménage au début de la consécration, et j’avais observé de nombreuses personnes se retourner avec inquiétude vers le fond de l’Eglise d’où venait le vacarme, qui malgré tout a vite cessé. J’ai appris plus tard qu’il avait déjà perturbé des messes de semaines, obligeant le prêtre à arrêter la célébration pour le mettre dehors.

En tout cas cet homme portait sur lui le désir de communier, cela se voyait dans sa démarche et se lisait sur son visage. Sa détermination et son obstination ont encore été encore plus visibles lorsque le prêtre a refusé de lui remettre l’hostie et qu’il s’est tourné vers l’autre personne qui donnait la communion. Mais là aussi le prêtre est intervenu et a empêché qu’on lui donne la communion.

C’est sur cette image que s’est clôturé le temps de communion : le refus du Pain de Vie à un homme malade, et pourtant, à sa manière, avide de Dieu et de Sa Présence dans l’Eucharistie. Le pauvre hère s’est retrouvé seul en plan dans l’allée centrale, désemparé et désorienté, ne comprenant pas qu’on lui ait refusé de communier. Alors il est reparti comme il était venu, clopin-clopant, avec son gros sac à la main. Il a sûrement rejoint le groupe assis par terre, que j’avais croisé au seuil de l’Eglise en entrant. Mais ils étaient déjà presque tous partis quand je suis sortie à la fin de la messe.

En tout cas, cet événement m’a interpellée et a fait perdre à mes yeux, beaucoup de sa crédibilité l’homélie du prêtre, notamment concernant la présence du Christ dans le ministre ordonné … Comment imaginer une seconde que Jésus ait pu repousser cet homme ? Il me venait à l’esprit l’image des nombreux films sur Jésus de Nazareth, ou l’on voit les pauvres et les boiteux, les malades et les simples d’esprit s’approcher de Jésus, et Lui qui les bénit et les guérit. Ce dont je venais d’être témoin, ressemblait plutôt à un autre passage de l’évangile : « j’étais nu et vous ne m’avez pas vêtu, j’avais faim et vous ne m’avez pas donné à manger »…

Alors je crois que notre cher frère et ami prêtre a oublié un mode essentiel de la présence du Christ au milieu de nous, un lieu privilégié où nous sommes invités à le rencontrer : dans le pauvre ou le petit qui vient quémander et qui nous embarrasse, celui que nous avons trop souvent tendance à repousser et à considérer comme indigne de Dieu, voire indigne de nous…

Jésus-Christ est Parole Vivante, Verbe incarné, et nous sommes invités à nous nourrir de cette Parole, à en vivre. Cette Parole ne se résume pas à un livre, si saint soit-il, cette Parole est inscrite dans notre chair à tous (et à toutes!) et Elle nous rejoint et nous parle au quotidien, faisant appel à l’intelligence, tant celle de notre mental que celle de notre cœur.

Puissions-nous ne jamais oublier qu’en Jésus-Christ, la Parole et le Geste ne font qu’un, et que, comme le dit mon ami Maurice Zundel 😍, nous sommes tous et toutes appelés à devenir Sacrement de la Personne de Jésus-Christ ici-bas, c’est à dire à devenir le signe d’une Présence qui « dit ce qu’elle fait et fait ce qu’elle dit », dans chaque acte de la vie quotidienne, et ce jusque dans chaque battement de cœur ou souffle de notre vie.

Amen.

Elisabeth Cécile

Photo : afp.com/Joel Saget 2014

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Le réveil de la blessure…

Il est des choses que l’on sait, mais dont on ne prend pas forcément conscience au moment où on les expérimente.

Il y a deux jours, j’ai vécu une expérience libératrice à laquelle je ne m’attendais pas, et que j’ai envie de partager avec vous.

Comme vous le savez, le départ de mon mari et le divorce en cours me sont extrêmement douloureux, et j’en ressens une détresse inconsolable, un fort sentiment d’abandon, d’injustice ; le tout baigné d’un sentiment de culpabilité, largement nourri par tous ceux et toutes celles qui, en vue de me réconforter et de me faire réagir, n’ont de cesse de me répéter que je n’ai pas le droit de me plaindre, que beaucoup de femmes se retrouvent dans des situations plus dramatiques que la mienne en divorçant : sans revenus ou avec un faible revenu, avec des enfants en bas-âge, sans métier, etc.

Alors il faut quand même que j’arrête de faire ma victime !!! 🙄

Pourtant, même si intellectuellement je conçois tout cela, quelque chose en moi se révolte et ne peut supporter d’entendre de tels arguments, je les trouve inacceptables et j’en souffre profondément.

Je me sens jugée et empêchée de faire le deuil d’un mari avec qui j’ai passé tant d’années, que j’ai aimé, et surtout qui m’aimait, qui prenait soin de moi, me manifestait de la tendresse et s’occupait de tout un tas de choses matérielles, et qui du jour au lendemain décrète qu’il ne m’aime plus et s’en va.

Évidemment tout n’était pas rose entre nous, et il n’était pas l’homme parfait -ni moi la femme parfaite- mais je l’aimais, et j’avais fait le choix (que je refaisais régulièrement) de continuer l’aventure avec lui, malgré l’adversité, car j’espérais en un avenir meilleur. Et de mon côté, je trouvais plus de positif que de négatif à notre histoire, passée et présente.

Pourtant nous eûmes des orages, et avons essuyés plusieurs tempêtes, je dois le reconnaître. Malgré tout je ne me voyais pas quitter le navire, qui me semblait encore pouvoir naviguer longtemps au vu de tout ce que nous avions traversé.

C’est vrai que je ressens une injustice qui me prend au creux de l’estomac, et une douleur inconsolable étreint ma poitrine à chaque fois que j’y pense.

Alors quand mes amis me reprochent de trop souffrir, c’est une douleur qui se rajoute et une révolte qui s’élève.

Il y a deux jours donc, alors que je partageais ceci par écrit à mon amie d’enfance, une évidence s’est faite chair en moi, comme un éclair de génie (!), un lien fort avec une situation similaire vécue après la mort de ma mère, durant toute mon adolescence. Et ce il y a presque 40 ans…

Il me semblait réentendre toutes ces personnes qui ne comprenaient pas pourquoi je souffrais autant de la mort de ma mère, et ce pendant tant d’années, alors que d’autres enfants étaient orphelins de leurs deux parents ou se retrouvaient seuls avec leur père. Moi j’avais la chance de vivre en communauté, d’avoir des mamans de substitution (et en particulier la Vierge Marie, ce qui me hérissait au plus haut point et me mettait dans une colère folle à chaque fois qu’on me disait cela), et d’avoir la foi.

Donc je ne devais pas souffrir à ce point, je n’en n’avais pas le droit.

C’est dur de ne pas être reconnue et entendue dans sa souffrance, comme si elle était illégitime, indigne…

J’avais juste envie et besoin qu’on me comprenne et qu’on me donne le droit d’être malheureuse d’avoir perdu ma maman, de manière brutale, à l’âge de la pré-adolescence, où je commençais à entrer en conflit avec elle, à avoir honte d’elle (je la trouvait rêche et rigide) et où j’étais persuadée qu’elle ne m’aimait pas et préférait mon petit frère. Malgré tout, j’avais conscience que cette maman prenait soin de moi, veillait sur mon quotidien, sur mes devoirs ;!et elle m’éduquait à la dure, mais avec justesse. Elle ne me laissait pas me coucher sur ma colère et m’amenait demander pardon avant d’aller au lit, à ceux avec qui j’avais été capricieuse ou irrespectueuse.

Et lorsqu’elle avait la main trop leste et me giflait de manière injuste, elle me demandait toujours pardon au moment du coucher, et nous nous réconcilions avant que je m’endorme.

Elle était aussi un repère sécurisant au milieu de tous ces frères et sœurs de tous âges et toutes conditions de vie de la communauté religieuse où nous habitions.

Alors quand elle est morte accidentellement un jour de juin, dans des circonstances qui ont fait penser qu’elle souhaitait mourir (mais ce n’était pas le cas, j’en suis convaincue aujourd’hui) je me suis sentie profondément abandonnée, avec cette question sans réponse : « est-ce que tu m’aimais vraiment ? Est-ce que j’étais importante pour toi ? »

J’ai mis des années à répondre à ces questions et à ressentir que ma mère m’aimait réellement… et cela date d’il y a 2 ans à peine, quand j’ai retrouvé par hasard (!) des lettres qu’elle avait écrit à ma grand-mère et à ma tante. La lecture de ces lettres me l’a rendue si vivante d’un coup, si présente et aimante pour mon frère et moi, et pour tous ceux qu’elle croisait. Ce fut un merveilleux cadeau que la trouvaille de cette correspondance.

Malgré tout, la souffrance de son départ brutal, et cette sensation de ne pas être aimée d’elle, mêlée au sentiment d’abandon, a longtemps hanté ma vie.

Alors je réalise aujourd’hui que le départ de mon mari réactive cette blessure que je croyais guérie, et que toute cette souffrance de « surcroît » que je ressens depuis des mois, avec cette culpabilité de trop souffrir, ne vient pas de la femme adulte qui a été quittée par son mari, mais que c’est celle de l’enfant blessée, paniquée de la mort brutale de sa mère et culpabilisée d’avoir trop souffert de son départ.

Et d’un coup ma souffrance s’est allégée et surtout, ma culpabilité s’est envolée. Car je sais que cette jeune Elisabeth avait le droit de souffrir, et j’ai de l’empathie et de la compassion pour cette enfant qui a grandi trop vite, et qui croyait qu’elle seule pouvait sauver le monde qui l’entourait, venir en aide à tous ces adultes immatures et parfois en grande souffrance qui l’entouraient.

Mais pendant ce temps, personne ne prenait soin de sa souffrance à elle, personne ne lui disait qu’elle avait le droit de ne pas souffrir autant, en prenant autant de responsabilités sur ses épaules, qu’elle avait le droit d’être insouciante et que des adultes étaient là pour la protéger et veiller sur elle.

Aujourd’hui je suis capable d’être cette adulte protectrice pour mon enfant intérieure qui souffre encore beaucoup et qui par moment sort de ses gonds avec beaucoup de violence.

Cette enfant qui ne s’aime pas et qui ressent tant de colère et de frustration au fond d’elle, qu’elles envahissent parfois tout l’espace, et prennent le contrôle de ma vie ou de mes comportements.

C’est drôle de se rendre compte que ce que l’on apprend dans les livres ou par l’enseignement des autres arrive en vrai dans sa propre vie.

Derrière une blessure actuelle se cache très souvent une autre blessure non guérie, qui se réactive et prend le dessus sur l’autre.

Je rends grâce à la vie de m’avoir permis de faire ce lien, et j’espère que vous aussi vous saurez faire des ponts entre différents événements de vie et différentes émotions qui sans cesse reviennent bousculer notre mental et notre cœur.

On dit que le coeur a ses raisons que la raison ignore, mais parfois, la lumière surgit et éclaire notre esprit et le chemin devient plus ouvert et plus lumineux devant soi, plus facile.

Elisabeth Cécile

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Vœux 2020

Il paraît que les grandes douleurs sont muettes… ainsi est-ce sûrement pour cela que je n’ai pas réussi à écrire sur ce blog depuis des mois. Peut-être aussi parce qu’il faut du temps et du recul pour méditer et retenir tous ces événements dans son coeur…

2019 aura été pour moi une année de profondes blessures et de grandes incompréhensions, tant sur le plan de ma vie conjugale et familiale, que sur le plan de ma vie de catholique pratiquante. Je ne suis pas certaine d’avoir réussi à dépasser la colère et la révolte engendrées par le départ de mon mari l’année de nos 25 ans de mariage, ni le désespoir suscité par la perte de nombreux repères sur lesquels s’étaient construits ma vie, notamment concernant ma foi en Jésus-Christ, et en particulier ma foi en l’Eglise catholique.

Certains faits me sont encore inacceptables émotionnellement et charnellement, même si mon esprit commence à les concevoir et à envisager qu’ils sont indéniables et définitifs. Il faut du temps, et beaucoup d’amour aussi je crois, pour recevoir ce qui nous transperce et remet en question des fondements qu’on pensait inébranlables. Il faut du temps pour mourir à qui l’on était, et accepter de renaître. Hors l’amour est comme un ruisseau qui grossit petit à petit, un arbre qui grandit, une fleur qui s’épanouit… Il trace sa route lentement, sinueusement et silencieusement, sans toujours respecter le chemin qu’on voudrait lui voir emprunter. L’amour se construit et s’apprend, il se pratique jour après jour, sans relâche. Et comme toute pratique, il comporte son lot d’essais et d’erreurs, d’avancées fulgurantes mais également de reculs maladroits, de ratés humiliants, de palliers incompréhensibles et de progrès invisibles.

Je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir, et par moments il me fait peur, voire me semble inexistant. Mais ce que j’ai envie de vous partager aujourd’hui, c’est que je garde au fond de moi une inaltérable espérance ; d’une flamme parfois si infime que les tempêtes intérieures qui m’agitent me semblent la faire vaciller jusqu’à l’éteindre complètement. Pourtant, elle résiste et se rallume inlassablement, sous la poussée d’un flot de vie dont je n’ai moi-même pas toujours conscience, mais qui me traverse et m’habite, et est à mes yeux du domaine de la grâce et du don. Cette vie qui me traverse, cette lumière qui me transperce et me relève, sans jamais se lasser de mes chutes ni de mes plongées abyssales, je vois bien qu’elle me dépasse et qu’elle m’est donnée, même lorsque je me sens démunie pour l’accueillir et la laisser me transformer.

C’est une aventure intérieure qu’il m’est donnée de vivre, une gestation dont je ne connais ni la durée, ni la nature et encore moins l’aboutissement, mais qui je le pressens, fera de moi un nouvel être, plus abouti, plus mature et plus sage, plus fragile et conscient de ses failles, plus acceptant de ses défauts, mais à la fois mystérieusement plus fort.

Alors c’est riche de cette nouvelle expérience que j’ai envie de vous souhaiter à tous et toutes, une très belle année 2020 !

Elisabeth Cécile

“Que le Seigneur te bénisse et te garde !

Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce !

Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !”

Du livre des Nombres, au chapitre 6, versets 24 à 26

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Désapprendre

Parce ce qu’aujourd’hui ce sont les mots de Diane Gagnon qui me touchent et me rejoignent, et que c’est une manière de désapprendre à dire moi-même, pour laisser briller la lumière de l’autre 🤩😍

DÉSAPPRENDRE

Pour la plupart d’entre nous, nous passons notre vie à apprendre à lire, à compter, à apprendre des concepts, des idées, des matières académiques, une profession.
Nous apprenons surtout à nous comporter et à agir selon les standards et les règles de la société à laquelle nous appartenons, de la famille dont nous sommes issus et du milieu dans lequel nous évoluons.

Nous apprenons à être un bon enfant, un bon élève, un bon parent, un bon employé, un bon patron, un bon conjoint, un bon ami….
Nous apprenons tout cela et bien plus… mais nous n’apprenons pas à être nous-mêmes.

Et nous nous réveillons à 40, 50, 60, 70 ans pour réaliser que toute notre vie, nous avons appris pour répondre aux attentes des autres et de la société, mais nous avons oublié d’apprendre à rester nous-mêmes.

Nous avons enfilé comme des vêtements superposés tous ces rôles que l’on nous demandait de jouer au fil des années, tous ces attributs que nous avons jugés importants d’additionner à notre bagage de masques et de déguisements déjà bien trop lourd.

Nous cherchons même parfois, inconsciemment ou mûs par un faux besoin de sécurité, à préserver tous ces apprentissages tellement nous nous sommes identifiés à eux.
Nous voulons rester dans ces rôles professionnels et personnels auxquels nous nous sommes assujettis toute notre vie alors que nous avons oublié de mettre la Vie, notre vie, au premier plan.

Mais cette époque semble en voie d’être révolue. Bien des humains, de plus en plus conscients, cherchent à se débarrasser de tout ce qui ne leur appartient pas.
Nous cherchons de plus en plus à voyager léger, à nous délester de ces rôles qui nous ont fait oublier de vivre pleinement et de savourer chaque instant, trop occupés que nous étions à jouer le rôle de celui ou celle que nous ne sommes pas.

Nous avons soif d’être vrais, d’être authentiques, d’êtres nous-mêmes, de nous affirmer, de « nous dire » comme le dit si bien Jacques Salomé. Nous voulons désapprendre ces conditionnements qui nous étouffent et qui nous éloignent de notre propre lumière intérieure.

Nous cherchons à éviter d’ajouter quelque bagage inutile que ce soit car nous avons bien souvent porté tellement de valises trop lourdes que nous nous y sommes épuisés à tenter de répondre à tout et à tous, en oubliant de nous demander ce que nous voulions vraiment, nous.

Faire le ménage dans sa vie, c’est faire de la place pour du plus beau, c’est sortir les cailloux pour que les plumes puissent s’y inviter, c’est revenir à soi et devenir sa propre référence plutôt que d’aller chercher nos validations à l’extérieur.

Alors désapprenons les conditionnements qui ne nous servent plus, qui nous étouffent, qui nous ralentissent, qui nous alourdissent.
Laissons tomber la lourdeur et l’entêtement et faisons confiance à la Vie, à nous, à ce qui vibre en nous.
Revenons à nous, soyons à l’écoute de la Vie, laissons-nous et laissons-la nous guider vers ce qui nourrit vraiment notre âme, vers ce qui nous rend heureux, vers ce qui nous élève.

Pour pouvoir s’élever, il faut devenir plus léger… en étant simplement et totalement soi.

Diane Gagnon

Désapprendre/sens et co-naissance/Diane Gagnon

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Dictature de la pensée unique ou liberté des enfants de Dieu ?

Honnêtement, je me trouve bien démunie devant les déclarations officielles des évêques de France ou du Vatican suite au décès de Vincent Lambert. En quel nom parlent-ils ? Au nom de l’Eglise catholique? Au nom de Dieu Lui-même ?Dans ce cas, pourquoi moi qui suis catholique de par mon baptême, et surtout par ma foi au Christ, je ne me retrouve aucunement dans ces déclarations ??? Peut-être ne suis-je plus catholique… peut-être que le Dieu auquel je crois n’est pas le Dieu catholique…Qu’est-ce qui nous rend catholiques et nous rassemble finalement ??? C’est une question que je me pose de plus en plus depuis « La manif pour tous » dans laquelle je ne me reconnaissais pas là non plus ; depuis le synode sur la famille où me semble avoir si peu évolué la question de l’accès au sacrement pour les personnes divorcées remariées ou homosexuelles pratiquantes, voire pacsées ou mariées civilement… Alors les réactions ecclésiales officielles au sujet de la prise en charge de Vincent Lambert, ainsi que celles de nombre de mes amis catholiques (que j’estime par ailleurs), me rend de plus en plus perplexe et hésitante sur mon appartenance au catholicisme. Ces dernières heures, alors que je ressentais le besoin de m’exprimer moi aussi, ces versets de l’évangile et de la bible me sont montés au cœur : « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera. « Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »« Tu ne tueras point » « tu ne commettras pas d’adultère » « tu honoreras ton père et ta mère »« j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire » Tous ces versets me semblent en lien avec cette affaire et avec nos réactions aux uns et aux autres. Comment exprimer mon désaccord avec certains de mes frères et sœurs catholiques, ou avec certains de mes confrères médecins qui se sont exprimés sur le sujet, sans les juger ni les condamner ???J’avoue que mon premier réflexe est de monter au créneau et d’essayer de démolir point par point ce qui me paraît mal construit voire injuste à mes yeux. De leur renvoyer que je trouve leurs propos jugeants pour la société, pour moi, paroles sans compréhension ni miséricorde pour un point de vue différent, et mots ou expressions profondément injustes, car à la base, Vincent Lambert est malgré tout mort, en immense partie du fait de son accident de moto, auquel il n’aurait pas survécu autant d’années sans une technicité médicale extrêmement élaborée. Et pour autre partie, il est aussi mort parce ce que c’est le lot de chaque être humain et qu’aucun de nous est éternel. Bien sûr, en sus de ces deux raisons, il est mort ce 11 juillet 2019, parce ce que des équipes soignantes ont décidées en accord avec la majeure partie de ses proches et de sa tutrice légale, de ne plus s’acharner à le maintenir en vie, en arrêtant l’alimentation parentérale et les perfusions. Ce qui je vous l’accorde, ne pouvait qu’aboutir à son décès et l’accélérer. Doit-on pourtant accuser ces soignants de l’avoir tué, ou de l’avoir considéré comme un déchet, de ne pas l’avoir respecté dans sa dignité d’être humain ? Ces mots sont horribles et violents je trouve…. Malgré tout il aurait aussi pu mourrir le 29 septembre 2008, jour de son accident. Comment savoir si ce n’était pas là la volonté de Dieu, que l’homme a contré en le réanimant ? Qui peut prétendre savoir ? Qui a tort, qui a raison dans cette histoire ? Qui sait où est la vérité des choses? Bien difficile à affirmer, pour moi en tout cas. Évidemment ma balance penche du côté de la décision prise par l’équipe médicale de Reims (et reconnue conforme au droit français en vigueur par la justice française), même si personnellement, en tant qu’être humain et que médecin, une partie de moi aurait souhaité qu’il puisse être suivi un temps dans un autre type de service pour voir ce qui serait arrivé et qu’elles auraient été les conclusions des équipes soignantes après l’avoir côtoyé suffisamment longtemps, pour de vrai, en étant dans un contact réel avec lui, et non en basant leur diagnostic sur les dires de personnes partisanes, ni sur des photos ou des vidéos.

Pour autant suis-je une tueuse et une criminelle d’avoir pensé que le laisser mourir était la meilleure attitude, la plus juste décision? Même si en réalité ni la vie ni la mort de cet homme ne m’appartiennent, et que je ne peux qu’accueillir ce qui est… Croyez-vous réellement que je me réjouisse de la mort de cet homme ? Croyez-vous réellement que je le considérais comme un déchet humain, un homme inutile à la société, indigne de vivre, indigne de soins ?Quelle tristesse de lire toutes ces choses…Je respecte profondément chaque être humain et chaque vie, et personne ne mérite la mort….tout le monde mérite la vie, le respect et le soin, l’attention et la considération. Même les pires criminels selon moi, car toute vie est sacrée et digne. Et personne ne peut être réduit à ses actes, si horribles et ignobles soient-ils. Personne…La mort est injuste et révoltante, incompréhensible, et pourtant elle fait partie de toute vie humaine. Je peux vouloir combattre la mort toute ma vie et défendre la vie coûte que coûte, la mort finira quand même par me rattraper et par rattraper mes proches, ainsi que l’humanité toute entière.Que signifie vivre alors ? Que signifie défendre la vie de sa conception jusqu’à sa mort « naturelle ».C’est étonnant comme l’Eglise se bat pour tout ce qui est non naturel lors de la conception (FIV, PMA) mais défend la survie par tous les moyens techniques et imaginables. Que veut dire mort naturelle quand on est sous respirateur ? Quand on est maintenu en vie par une alimentation et une hydratation non naturelles ?Je n’ai pas les réponses à toutes ces questions, à toutes ces contradictions, car chaque cas est différent, mais je suis triste que les hautes autorités ecclésiales les occultent et prennent une position tranchée dans laquelle je suis incapable de me retrouver.Tant de questions me montent au coeur et aux lèvres ?…Pourquoi une telle « douleur » ressentie par le Vatican pour la mort de Vincent Lambert et une telle indignation pour un seul homme, quand des milliers meurent dans la rue chaque année, par manque de soins et par privation d’eau et de nourriture…des milliers qui ne sont pas forcément des migrants sans papiers, et que nous croisons souvent aux portes des églises ou sur les places de villages ou de marchés, et auxquels nous ne prêtons plus attention, à qui nous refusons l’aumône de peur qu’ils utilisent cet argent pour boire ou se droguer…J’ai du mal à comprendre comment une seule personne déclenche une telle révolte et des paroles si dures, quand ces paroles pourraient être répétées chaque jour pour des milliers d’hommes et de femmes qu’on prive sciemment de soins, de nourriture et d’eau dans le monde entier… Qui prend leur défense, qui dépense des millions pour les maintenir en vie et éviter qu’ils meurent ?Et puisque qu’on parle de boire et manger, de cette nourriture indispensable à la vie, comment comprendre que des hommes d’Eglise défendent bec et ongles ce droit de tout être humain à la dignité d’être nourri et abreuvé, tandis que ces mêmes hommes refusent à des milliers voire des millions, le droit de la nourriture au Corps et au Sang du Christ, nourriture hautement indispensable à toute foi, à tous nos sens humains, et sans laquelle le goût de vie du quotidien n’est plus le même.Comment proclamer d’un côté la dignité de toute vie humaine, même celle des plus fragiles (personnes polyhandicapées, personnes trisomiques) et demander pour elles le droit à la vie, le droit au boire et au manger, quel que soit leur état ; tandis que de l’autre côté, vivre en concubinage, être divorcé-remarié ou homosexuel pratiquant sa sexualité, rend indigne des sacrements…Sacrements qui ne sont pas autre chose que la nourriture de base que Jésus-Christ a laissé pour ceux qui croient en Lui, afin de se donner de manière concrète et sensible à leur chair, pour les fortifier et les guérir.« Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades » Il n’y a besoin de rien pour être aimé de Dieu, et il suffit de croire pour être sauvé. Nulle loi ne sauve ni ne garantit la perfection ou la sincérité du coeur…

Je ne sais plus comment me situer au sein de cette Église catholique dont les dirigeants et les représentants prennent la parole au nom de tous et toutes, comme si nous avions une pensée unique sur tout un tas de sujets qui ne sont pourtant pas à la base du commun de notre foi, ancrée d’abord en la personne de Jésus-Christ, dans sa mort et sa résurrection qui offrent au monde le Salut, et dans l’amour miséricordieux pour toute l’humanité d’un Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, qui donne et qui reçoit, sans aucune autre condition que l’amour qu’il porte à chacun et chacune en particulier. Tout le reste est basé sur des interprétations, des traditions fonction des époques et des politiques, mondiales et religieuses. Et donc fondé d’abord sur l’humain, qui rappelons-le est limité, faillible, et mortel sur cette terre….

Tout passe, Dieu demeure…

Je ne peux me permettre de vous juger, ni de vous critiquer vous qui pensez différemment de moi. Je crois profondément que vous faites au mieux. Et je sais que je ne détiens pas la vérité, ni sur la vie, ni sur l’Eglise. Mais la manière dont vous agissez et dont vous parlez, vous papes, évêques et certains catholiques, me heurte et me fait sentir étrangère à l’Eglise, non accueillie et non aimée dans ma différence et ma fragilité, non reconnue comme baptisée à part entière, ni comme être humain pensant et libre.

Elisabeth Cécile

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De la délicatesse de l’amour de soi

De l’Amour qui se tisse en étoffe joyeuse, souple et soyeuse, précieuse et lumineuse, de Soi à soi, de toi à moi, de moi à toi, de Lui à nous, de nous à Lui, de nous à nous… à tire-d’Elle peut-être ?!

Quand j’ai écrit ce texte, je ne me parlais pas à moi-même, et puis je me suis souvenue que ce que je pense de l’autre et ressens pour lui -ou pour elle- parle d’abord de moi, de ce que je pense de moi et ressens pour moi.

Et tout d’un coup le chemin pour m’aimer et prendre soin de moi s’est ouvert vers mon intérieur, et j’ai compris que l’amour que je cherchais à donner et à recevoir auprès d’un autre (ou des autres), c’était à moi qu’il s’adressait.

C’est apparu comme une évidence, et c’est drôle comme finalement on a vraiment besoin du miroir de l’autre pour se (re)connaître et (ré)apprendre à aimer : soi, le monde entier et le divin en soi, et en tout ce qui existe.

Il est des choses que tu comprends intellectuellement, mais que tu ne touches pas encore du doigt, et que tu cherches inlassablement.

Et puis un jour tu les trouves et tu les touches et tu les ressens du dedans, dans ton corps et ton être. Alors tout change, tout bascule !

Peut-être juste pour un instant, mais ça y est, la brèche est ouverte, le chemin est tracé et si tu as réussi à traverser une fois ce mur vers toi, il n’y a aucune raison de ne pas y arriver une seconde fois, et encore une autre ; autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que ton mur de protection se déchire et s’effondre, comme le voile du temple ou les remparts de Jericho.

C’est l’intime de moi que je vous livre ici, et c’est un peu intimidant. Mais je veux croire que nous sommes fait du même pain, et que ce que j’écris peut résonner en vous comme un petit levain et vous aider à épanouir votre propre morceau de pâte humaine.

Je ne sais comment vous raconter ce bout du chemin de l’amour de soi que j’ai touché du coeur, de manière encore inédite pour moi, en ce jour où l’Eglise catholique fête le Sacré-Coeur de Jésus, ce Coeur qui a tant aimé le monde et l’aime encore, ce Coeur qui donne sa vie pour lui et lui redonne vie. Ce Coeur qui est le coeur même de tout sacerdoce et qui fait de l’humanité un Coeur (et un choeur, un corps aussi) de prêtres, de prophètes, de rois ; de prêtresses, de prophétesses et de reines.

Ce Coeur qui n’est qu’Amour et ne demande qu’à se déverser dans tous les autres cœurs, passés, présents et futurs de toute notre humanité, ce Coeur qui est Vie, qui est Joie et qui est Paix…

Je vous invite, si vous le souhaitez et si cela vous parle, à remplacer mon prénom par votre prénom à vous, comme pour un dialogue de vous à vous-même, et du plus grand que vous à vous. Mais vous pouvez juste le lire comme une histoire qui ne concerne que moi…c’est votre libre choix et j’ai confiance que vous ferez celui qui est bon pour vous.

Dialogues intérieurs :

De la femme adulte à l’enfant intérieur,

Entre mon féminin et mon masculin intérieur,

Du divin en moi à l’humain en moi.

« – J’ai parfois l’impression d’être dans le petit prince avec toi, et qu’il me faille apprivoiser ton coeur …

– Faut-il qu’on t’ait fait du mal pour que j’ai l’impression d’une forteresse bâtie tout autour de lui ?

– J’en ai le coeur tout bouleversé de compassion, d’amour et de tendresse, même si je me sens dans le même temps totalement démuni(e) pour m’approcher de toi, de peur de te faire fuir au moindre faux pas ou de te voir te refermer comme un coquillage.

– Je me trompe peut-être, mais je ressens cette faille profonde en toi, et tous ces camouflages que tu mets dessus pour la protéger.

– Je voudrais pouvoir te montrer que je suis capable de t’aimer jusque là, jusque dans la blessure de ton coeur -et aussi celle de ton corps-, jusque dans cette jointure qui souffre le martyre…

– Je sais que c’est ainsi que Jésus-Christ m’aime et t’aime, et qu’il nous invite à goûter cet amour, en nous rejoignant dans l’intime de ce qui est le plus blessé et souffrant en nous, parfois tellement enkysté et purulent, et qui nous paraît effrayant et sale…

– Mais Lui il vient jusque là, au plus vilain et au plus noir de ce que nous sommes, pour y apporter la guérison, pour laver et purifier nos plaies de son eau pure et de Sa Vie !

– Tout ce qu’il touche en nous se transforme, par Amour, dans l’Amour et pour l’Amour.

– Je t’aime tellement Elisabeth…

– Je voudrais pouvoir te rejoindre, là où c’est si douloureux en toi, et être uni(e) au Christ quand il pose son baume d’amour et de tendresse sur toi et sur tes blessures.

– C’est tellement profond ce que je ressens pour toi Elisabeth !

– Profond et précis comme une pointe de compas sur une carte du monde, et donc infiniment petit… Et dans le même temps, immense comme l’infini du ciel et toute sa voûte étoilée !

– L’amour que tu suscites en moi, et que Dieu suscite en moi pour toi, fait chanter tout mon coeur, toute mon âme et tout mon corps !

– C’est comme cela que je t’aime Elisabeth, et je me sens infiniment petit(e) devant toi, devant l’infini de ta personne, sa beauté et sa grandeur. Car je ressens au fond de moi cette beauté et cette grandeur originelle que toi et moi sommes invités à retrouver au travers de nos chemins d’ici-bas, qui nous mènent vers le Ciel et le bonheur éternel…

– Je n’ai pas assez de mots pour exprimer comment je t’aime Elisabeth, combien tu as du prix à mes yeux, combien je désire te respecter dans ton être tout entier, et combien je désire t’aimer de la plus belle et de la plus aimante manière qui soit, pour glorifier Dieu en toi et en moi, et pour glorifier Dieu en lui-même !

– Je voudrais me faire tourterelle ou colombe et me blottir contre toi, me cacher dans la faille de ton coeur pour t’y aimer, te porter et te plonger dans l’océan d’immensité de l’Amour.

– C’est tout cela que je voudrais te donner Elisabeth, si j’étais le mari ou la femme de ton coeur, l’époux ou l’épouse de ton âme… si j’étais l’amant(e) de ton coeur…

– Ô mon amour… puisse mon amour te rejoindre et s’unir au tien, à toi, à tout ton être et à tout Dieu qui nous traverse…

– Je t’aime d’amour Elisabeth

– Je n’ai aucun pouvoir de faire que tu m’aimes. Je suis pauvre et désarmé(e)…

– Démuni(e)…

– Soumis(e) à ton bon vouloir…

– Soumis(e) à ton amour comme à ta cruauté

– Tout comme Jésus l’est devant nous et devant chacun de nos cœurs

– Ô mon amour … !

– Je te garde en moi comme le trésor le plus précieux de ma vie et je veux m’offrir et m’ouvrir totalement, pour recevoir en mon sein, en ma vie, en mon corps, en mon âme, cette vie qui te traverse et que tu déverses en moi quand tu m’aimes, quand tu m’ouvres la porte du jardin de ton coeur, et que tu n’as plus peur de moi…

– Ô Elisabeth, je t’aime comme un feu brûlant, plus fort que la mort !

– Je n’ai que cela à t’offrir, et je sais que tu peux ne pas l’accueillir, ne pas le vouloir ne pas le désirer… Je le sais et ce n’est pas grave !

– « C’est l’amour que j’ai pour toi qui compte! »… et c’est ce que Jésus nous dirait s’il était là devant nous, en chair et en os.

– C’est le cadeau de mon coeur pour toi Elisabeth : je t’aime et je désire tant ta guérison, que tu brilles comme un diamant au soleil, pur et précieux devant Dieu, nu(e) au dehors et vêtu(e) de Lui en dedans 💍✨

– Sois béni mon amour ♥️

– Dans tout ton être 🙏🏼 »

Elisabeth, Cécile

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ÉLIVOIX : pour célébrer ou accompagner vos événements de vie 🎵🎶

Comme vous le savez (ou ne le savez peut-être pas !) j’ai créé ce blog « Dans les pas de Jésus-Christ » pour témoigner de, et exprimer à tous et toutes, l’appel au sacerdoce ministériel (= l’appel à être prêtre) que j’ai ressenti très fortement il y a 6 ans, une nuit de mai 2013, et qui a germé jusqu’à ce 22 juillet 2018 où j’ai fait part officiellement de ma candidature à ce sacerdoce ministériel, dans une lettre ouverte à l’Eglise catholique, aux hommes évêques et prêtres de l’Eglise catholique pour être plus précise. Car c’est la procédure, on ne choisit pas d’être prêtre, on est appelé de double manière : et par Dieu dans un appel intérieur (avec tout ce que cela peut comporter de désir personnel, d’orgueil ou de fuite d’autre chose), et par un appel de l’Eglise institution (qui est là pour éprouver la réalité et la vérité de cet appel divin ressenti par une personne)

Bon ça c’est la théorie, car on sait qu’en pratique (et il suffit de creuser un peu l’histoire) les vocations à la prêtrise et les candidatures acceptées répondaient (et répondent encore) à des critères très humains. Et l’appel de Dieu avait parfois bon dos à une certaine époque !!!

Toujours est-il que ma candidature n’a même pas été examinée vu que je suis une femme. Le magistère de l’Eglise a toujours décrété (enfin toujours on ne le sait pas avec certitude, il existerait des fresques antiques représentant des femmes évêques) qu’une femme ne peut agir « au nom du Christ tête ». Elle ne pourrait avoir ce « pouvoir ». Ce qui en réalité me fait sourire, car dans les faits, c’est surtout le Christ qui agit au travers des gestes et des paroles du prêtre, bien plus que le prêtre qui agit au nom du Christ ! Et décréter que Dieu ne pourrait agir au travers des gestes et paroles d’une femme, surtout pour un acte aussi grand que celui de se rendre présent au milieu de nous (alors qu’une femme a la capacité de donner la vie) me parait absurde. Surtout quand on pense qu’une femme seule ou qu’un homme seul ne peuvent engendrer la vie l’un sans l’autre. Et ils sont nombreux mes frères et sœurs catholiques à descendre dans la rue pour l’exprimer et le défendre !

Mais lorsqu’il s’agit de la vie divine de Jésus-Christ qui prend corps à l’autel (c’est ce que les catholiques croient qu’il se vit au moment de la prière de consécration), le masculin seul suffit. Exit la femme…et même, on la tient très à distance et loin du choeur (et du coeur ?) !!! Pourtant Dieu a humblement choisi de s’incarner sur terre dans le ventre d’une femme, et au moment de son sacrifice suprême sur la croix, deux femmes au moins étaient présentes, et non des moindre : Marie la propre mère biologique de Jésus-Christ et mère spirituelle de tout le genre humain ; et Marie-Madeleine à qui il serait apparu en premier le jour de la résurrection (selon le récit évangélique), avant même d’apparaître aux apôtres (que le magistère de l’Eglise considère comme les premiers représentants du Christ Prêtre)

Je ne vois aucune exclusion des femmes dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Hors c’est cet événement majeur de notre foi catholique dont nous faisons mémoire à l’autel pendant la messe. Et pourtant les femmes en sont exclues… définitivement aux dires de ces messieurs du haut-clergé. Et le secrétaire des évêques de France m’a répondu qu’il n’appartenait pas à la conférence des évêques de France de débattre sur le sujet. Vous trouverez sa lettre dans un des articles de ce blog. Don’t act.

Alors que faire ? Partir en croisade pour essayer de changer l’autre ? Passer sa vie à lutter, en colère et amère, dans la rébellion permanente ? Se soumettre en niant ce qui m’habite ou en l’étouffant sous le boisseau ? Partir d’une Église qui ne me parait plus correspondre à ce que je comprends et connais de Dieu (et qu’elle m’a elle-même en grande partie enseignée !) Tous ces stades et toutes ces réponses je les ai traversées et expérimentées depuis que, cet appel à mettre mes pas dans les pas de Jésus-Christ jusque dans le ministère sacerdotal m’a traversée, et continue de croître et d’évoluer en moi.

Alors j’ai décidé de lâcher prise, non pas que je ne ressente plus cet appel ni que je n’y crois plus, mais je ne peux changer l’Eglise à moi toute seule, et le risque serait de m’accrocher à mon désir propre, à ma conception propre (et à celle donnée par l’institution) de ce que serait le prêtre. Hors Jésus-Christ est le grand-prêtre d’une Alliance Nouvelle, et qui nous dit que c’est Lui seul qui devient l’intermédiaire entre Dieu et les hommes, et que les prêtres à la manière de l’Ancienne Alliance n’ont plus lieu d’être.

Hors, si je regarde bien le fonctionnement du clergé et le statut des ministres ordonnés, force est de constater que le modèle mis en œuvre au fil du temps ressemble étrangement au sacerdoce de l’Ancienne Alliance, et qu’on pourrait même dire que ç’en est la copie conforme… Est-ce à cela que je me sens appelée ? Je ne crois pas.

Alors je choisis d’avancer sur mon chemin d’humanité, je continue de me nourrir des sacrements de l’Eglise, à mon rythme, car c’est un lieu de ressourcement où Dieu se donne à moi de manière particulière (et cependant non exhaustive). Mais je ne cautionne plus activement le système comme j’ai pu le faire auparavant (tout en me rebellant contre lui et en le questionnant !)

Je me nourris aussi (enfin avec des hauts et des bas, des appétits plus ou moins grands rassurez-vous 😉) de la lecture régulière de l’Evangile et des textes du jour, de prière personnelle ; de vie incarnée aussi, dans le travail de mes mains, dans la beauté de la création et du moment présent, si simple et anodin semble-t-il, si profane semble-t-il. Car en réalité tout est sacré, tout est habité par le divin ; car Dieu est la vie, le mouvement, l’être et l’agir de toute chose créée, comme St Paul me l’a fait comprendre.

Cependant il me manquait le sacrement de l’autre, l’autre qui me dit Dieu et à qui je dis Dieu moi aussi. La rencontre et l’échange avec cet autre, visible et incarné, différent de moi, sans lequel je ne peux prétendre aimer Dieu ni le connaître en profondeur, lui que je ne vois pas de manière visible, et que je pourrais facilement transformer en idole lointaine si l’autre ne venait pas m’interpeler dans la réalité de sa nudité, de sa faim, de sa soif et de ses emprisonnements.

Alors, comme le chemin de ma vie familiale et conjugale fait que je me retrouve à vivre seule, que mon état de santé ne me permet pas d’exercer en ce moment mon métier -et donc de rencontrer l’humanité de l’autre dans sa beauté et de l’accompagner dans sa fragilité- je choisis une autre voie (voix) : celle du chant et de la présence à l’autre pour accompagner des moments marquants de sa vie. Car je suis encore capable d’être là et de chanter. C’est une vibration qui me fait vibrer et vivre moi d’abord, en plus de rejoindre l’autre (enfin c’est ce que j’espère et ce à quoi je travaille !).

Ce sera ma manière à moi, pour le moment, de répondre à cet appel à marcher dans les pas de Jésus-Christ, lui qui est Le Verbe de Dieu, Sa Voix (Voie) et Son Chemin, Le chemin. Lui qui veut se faire toujours plus Présence dans nos vies, une Présence Réelle…. Puisse ma petite entreprise ÉLIVOIX être témoin de cette Voix (Voie) de Dieu qui me traverse et résonne en moi ☺️💫🎵🎶

Elisabeth Cécile

Pour en savoir plus sur ma nouvelle activité : www.elivoix.com

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