ME VOICI ! CAR VOUS M’AVEZ APPELÉE…
LETTRE OUVERTE A MON EGLISE :
Une, Sainte, Catholique et Apostolique
Dimanche 22 juillet 2018,
en la fête de la Résurrection et de Sainte Marie-Madeleine, Apôtre des Apôtres
Chers frères en Christ,
Si je ne nomme pas mes sœurs ce n’est pas parce que je les oublie, c’est parce que je m’adresse d’abord à vous, membres du clergé séculier et du collège apostolique, appelé aussi corps épiscopal, et que dans cette partie du grand Corps du Christ qu’est l’Eglise catholique universelle, il n’y a pas de femmes, uniquement des hommes.
Je sais que beaucoup d’entre vous pensent que c’est normal, que l’on a toujours fait ainsi, que les femmes n’ont pas leur place dans cette partie du corps. Cela m’a longtemps révoltée je l’avoue, mais plus maintenant. J’ai compris que ce n’est pas à moi de décider ce genre de choses. Je n’ai pas ce pouvoir.
Il y a des jours où j’aimerais ne pas ressentir cette motion intérieure qui me pousse à vous parler. Je voudrais pouvoir continuer tranquillement ma vie,
Malgré tout, me voici là, devant un écran, en train de vous écrire. Si seulement je pouvais faire autrement… mais c’est impossible ! Je me sens poussée par quelque chose qui me dépasse, comme obligée de vous exprimer haut et fort ce qui a grandi en moi et qui arrive aujourd’hui à son terme, ce dont je ne peux m’empêcher d’accoucher. A l’image de toute femme enceinte qui n’a pas la capacité de se retenir de mettre son enfant au monde.
Et pourtant, une naissance, c’est une merveilleuse nouvelle, non ? Comment ne pas être content d’une bonne nouvelle ? Seulement voilà, cette nouvelle qui à moi me paraît heureuse, risque de ne pas vous plaire. C’est cela qui me noue les entrailles depuis des mois et des semaines… Et si je me trompais ? Et si ce que je m’apprête à vous dire n’était que le fruit de mon imagination, qu’une vue de mon esprit de femme malade et déséquilibrée ? Croyez-moi, c’est ce qui me traverse la tête et le cœur tous les jours.
Mais je ne peux faire autrement que de vous le dire, me sentant à la fois comme Marie-Madeleine devant les apôtres, et comme Bernadette Soubirous, ne comprenant pas tout ce qui arrive, et disant : « je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire ».
Parce que c’est exactement ce qui se passe en moi. J’ai une grande nouvelle pour vous, bonne mais difficile à croire et à recevoir. J’ai du mal à vous l’annoncer, et pourtant je le ressens comme une nécessité. Pour me donner du courage, j’ai prié et médité les textes du dimanche 8 juillet 2018, jour où j’ai écrit cette lettre. Et j’ai lu que nul n’est prophète en son pays, alors je comprends bien que vous n’allez surement pas m’accueillir à bras ouverts. Mais dans la liturgie de ce même jour, Saint Paul m’invite à croire que ma faiblesse d’être une femme dans l’Eglise catholique, ainsi que toutes mes autres fragilités, sont une force aux yeux du Christ, pour ma vie, pour l’Eglise et pour le monde.
Alors, aujourd’hui même, dimanche 22 juillet 2018, je déclare à voix haute, que moi, Elisabeth Cécile, disciple et témoin de Jésus-Christ, à l’image de Sainte Marie-Madeleine qui serait fêtée aujourd’hui comme Apôtre des Apôtres si nous n’étions pas dimanche, j’ai entendu et reçu L’Appel du Christ à travers Son Eglise, et j’y réponds:
– Me voici, car vous m’avez appelée.
Nul doute que plusieurs d’entre vous voudraient me rétorquer, comme Eli au jeune Samuel : « Elisabeth, va te recoucher, nous ne t’avons pas appelée. » Mais je reviens vers vous, et je dis encore :
– Me voici, car vous m’avez appelée.
Et tant que cet appel retentira en moi, je reviendrai vers vous et je dirai :
– Me voici, je viens pour faire Sa Volonté.
Car Dieu a entendu vos prières, il a vu la misère de son peuple et il envoie quelqu’un. Quelqu’un pour donner du pain à ceux qui ont faim, du vin à ceux qui ont soif. Quelqu’un pour soulager la mission de ceux qui sont fatigués, harassés par la charge de leur ministère, et qui n’arrivent plus à le mener seuls, dans de bonnes conditions. Il veut rassasier ceux qui sont affamés de justice et de paix, assoiffés de pardon et de miséricorde. Alors Alléluia ! Réjouissons-nous ! Soyons dans l’allégresse !!!
Seulement voilà, il y a un hic… ce quelqu’un, c’est une fille…une femme même…
Je suis désolée, vraiment désolée, car je ne suis pas le garçon ou le jeune homme que vous attendiez, et je m’en excuse. Je ne suis qu’un être humain possédant un corps de femme, mais aimant sincèrement le Christ et désirant marcher à sa suite, dans ses pas, et je ne fais pas exprès d’être une femme. Je ne l’ai pas choisi ! Naître fille, c’est juste un des nombreux cadeaux que j’ai reçu à la naissance. Je crois que c’est celui qui m’a été le plus difficile à accueillir, et surtout à vivre. Mais maintenant je l’assume, de mieux en mieux, et je me sens capable de venir vers vous, car je n’ai plus honte d’être née fille. Je suis fière et heureuse d’être femme !
Je ne correspond assurément en rien à l’image que vous avez du prêtre. Pourtant, je vous assure que l’appel au sacerdoce ministériel qui retentit en moi est réel, fort, puissant. Si puissant que je sens mon corps prêt à exploser si je ne l’exprime pas.
C’est vous qui avez semé à tous vents : par vos prières, vos marches de nuit, vos processions, vos exhortations, vos invocations aux Saluts du Saint-Sacrement, par le témoignage de vos vies également. De nombreux prêtres ont creusé en mon cœur ce désir de suivre le Christ, de le servir et de servir les autres, de cette manière-là.
Vous avez semé largement, et la graine de vos paroles a atterri en moi, dans ma terre de fille, dans ma chair de femme. Et maintenant que la graine a germé puis grandi, je me sens incapable de ne pas accoucher du fruit de cette semence.
Malgré tout, il me faut du courage pour venir vers vous et vous apporter cette récolte, que je dépose à vos pieds, comme autrefois on abandonnait les enfants au parvis des églises. Car je ne sais pas quoi en faire. En méditant sur la manière dont l’appel s’est enraciné et a germé en moi, je me suis rendue compte que c’est bien l’Eglise Catholique qui en porte la terrestre paternité, grâce à tous vos discours sur les vocations et sur le pourquoi Dieu appelle au ministère sacerdotal. Alors je viens vers vous pour que vous me disiez quoi faire maintenant, car vous m’avez mise dans de beaux draps !
Je suis femme, je suis mariée, j’ai des enfants, des amis, j’aime chanter et jouer sur scène, j’ai un métier que j’aime et avec lequel je gagne suffisamment d’argent. Un métier où je suis au service des malades, des pauvres et des petits, puisque je suis médecin addictologue, médecin des corps et des consciences d’hommes et de femmes, blessés par l’esclavage de l’addiction.
Qu’est-ce que cela apporterait à ma vie d’être ordonnée prêtre ? Rien, sinon des ennuis de plus. Je n’ai aucun attrait pour un poste à responsabilité. La charge de curé me fait peur et je m’en sens incapable.
Cependant, en regardant la vie de mes nombreux frères et amis, prêtres ou curés, je vois que c’est également une source de grande joie, d’épanouissement personnel, de belle contribution à la vie du monde, à l’univers visible et invisible, et que c’est une manière de célébrer la vie et la présence de Jésus-Christ sur terre et dans le ciel, d’une manière qui me tient à cœur, qui me rejoint, qui m’habite même…
Voilà, c’est dit et c’est tout simple finalement !
Cet appel au sacerdoce ministériel que je ressens de plus en plus chaque jour, je le dépose entre vos mains. Vos mains et vos cœurs de prêtres, de prêtres et de serviteurs. Je n’ai pas la compétence pour juger si cet appel est légitime ou non. Je me sens trop impliquée pour pouvoir le regarder librement, sans parti pris.
Vous semblez penser que non, je ne suis pas légitime. Ou en tout cas vous estimez que ce n’est ni la place ni le rôle d’une femme. Je vous ai souvent entendu affirmer haut et fort que c’est impossible d’ordonner des femmes, que les apôtres institués par le Christ n’étaient que des hommes. De plus la doctrine de l’Eglise n’accorde pas l’ordination aux femmes. Le droit canon et plusieurs papes l’ont dit et redit. Le sujet est définitivement clos. Je l’ai encore lu récemment dans le journal La Croix.
Alors je ne viens pas discuter, je ne viens pas forcer la porte. Par contre, je n’ai lu nulle part qu’il soit interdit à une femme de canditater.
Je viens donc vous exprimer que je crois que Dieu m’appelle à son service dans le ministère sacerdotal, vous dire que je ressens fortement la soif de Dieu de se donner au monde à travers La Parole et Les Sacrements, ceux de l’Eucharistie et du Pardon en particulier.
Comme la Samaritaine au bord du puits, j’entends Jésus qui me dit : « J’ai soif ! Donne-moi à boire ! J’ai soif ! Donne-moi à boire dans ces pauvres et ces petits. Et Moi, je me donnerai à Eux, je les désaltèrerai et je les rassasierai à travers toi»
Je n’ai donc pas besoin que vous soyez d’accord et que vous m’approuviez. Si l’institution de l’Eglise ne prend pas en compte ma candidature au sacerdoce ministériel ou qu’elle la rejette, cela ne m’empêchera pas de répondre à l’appel intérieur du Christ en moi.
Dieu n’a pas besoin de pain et de vin pour se donner entièrement. Ni de sacrement pour pardonner et absoudre. Il se donne à qui Il veut, comme Il veut, quand il veut. Il est le Tout-Puissant, la Divine Volonté. Certes, les sacrements de l’Eglise sont une voie privilégiée à travers laquelle Il se donne, mais ils n’ont pas l’exclusivité du don de Dieu aux hommes, ni de Son action en eux.
C’est à Marthe, femme de service, que Jésus dit :« Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Jn, 11, 25-26.
Ce ne sont ni les actes ni les sacrements qui sauvent un être humain. C’est la foi, uniquement la foi, c’est à dire la confiance en l’Amour Miséricordieux, ce qu’est le Christ. Croyez-vous cela ?
Vous ne souhaitez pas que je participe au sacerdoce ministériel, parce que je suis une femme, ou parce que je suis mariée, mais je ne vous en veux pas. Je ne quitterai pas l’Eglise catholique, je ne chercherai pas à me faire ordonner ailleurs. Mais je ferai tout mon possible pour devenir moi-même Sacrement de la Présence du Christ Sauveur ici-bas, afin que tous ceux et toutes celles vers qui Il me conduira soient nourris et consolés de Sa Présence.
Sachez mes chers frères, que je ne suis pas seule à ressentir cet appel, et que nous sommes nombreuses à désirer mettre nos pas dans ceux de Jésus-Christ, en le suivant jusque dans le ministère sacerdotal. Certaines le font déjà, illégalement aux yeux de l’Eglise Catholique, mais à mes yeux, c’est leur réponse à l’appel puissant de Dieu en elles qui les rend légitimes. Et elles exercent ce ministère avec force et courage, car ce qui a grandi en elles les dépasse et les pousse à avancer en eaux profondes.
Il est vrai que certaines de mes sœurs revendiquent l’accès au ministère ordonné des femmes avec violence et colère, en manifestant avec des pancartes, pour un droit à l’égalité, réclamant de partager le pouvoir au féminin et au masculin. Et je comprends leur sentiment d’injustice et leur détermination à vouloir que l’Eglise bouge, qu’elle se convertisse jusque dans ses fondemements insititutionels. Mais votre réaction de repli et votre refus de reconsidérer la question me paraît logique et légitime.
Je rejoins en partie la vision de ces femmes, car à mes yeux, seule l’alliance du féminin et du masculin dit le Tout de Dieu, mais je n’ai aucune envie de revendiquer un quelconque droit ni de dénoncer une quelconque injustice. C’est une attitude stérile. Car ce qui fonde le ministère sacerdotal ou épiscopal, c’est qu’il est réponse à un appel. C’est un fruit de la grâce, la récolte d’une semence, et non un poste de service qui s’obtientrait par la force, par ruse, ou au nom de je ne sais quel droit ou nécessité.
Je veux laisser Dieu vivre en moi, le laisser libre de s’exprimer comme il le souhaite. Je lui fais confiance. Personnellement, je suis convaincue que l’homme et la femme sont appelés ensemble au ministère sacerdotal, pour l’accomplir dans l’Alliance, et non dans la compétition autour d’un quelconque pouvoir. Une Alliance, à l’image de celle qui unit le Christ nouvel Adam offrant sa vie dans un sacrifice rédempteur sur la croix, et Marie sa Mère, nouvelle Eve, debout près de l’autel du sacrifice, à la même distance que l’Apôtre Jean, Femme autant que Mère.
Alors si c’est la Divine Volonté que des femmes soient ordonnées prêtres, cela sera, indépendamment de ce que vous pouvez en sourire ou en avoir peur aujourd’hui. Et si ce n’est pas Sa Volonté, je me serais trompée… et ce ne sera ni la première ni la dernière fois que je serai dans l’erreur, vous pouvez me croire ! Alors peu m’importe ! Amen.
POST-SCRIPTUM !!! reçu et écrit ce 22 juillet
Ce matin je suis allée marcher, comme tous les jours. Je découvre de plus en plus combien cela m’est nécessaire, surtout lorsque je sens le doute et la peur qui pointent à l’intérieur de moi. Le fait de me mettre concrètement en mouvement me permet de sortir de la paralysie psychique qui bien souvent me confine dans l’inaction physique et ou l’assèchement spirituel.
En pensant à ce que j’allais annoncer publiquement cet après midi, en ce dimanche 22 juillet où la fête de Ste Marie-Madeleine Apôtre des Apôtres s’associe logiquement à une célébration pascale, j’ai réalisé une chose essentielle : je ne suis pas en train d’accoucher et de mettre un enfant au monde, je suis en train d’OVULER !!! Et oui, chers frères prêtres et évêques, j’ai 48 ans et je ne suis pas encore ménopausée. Et au moment où je vous parle, je suis en pleine phase d’ovulation, c’est un fait biologique inéluctable. Ne soyez pas choqués de m’entendre parler de ma sexualité féminine. Il est dans ma nature de femme de vivre et de ressentir ces choses de l’intérieur. Alors je les exprime librement, comme j’exprime mes émotions et mes sentiments. C’est d’ailleurs grâce à vous que je connais bien mon cycle et mon pic ovulatoire ! Oui, grâce à l’Eglise qui recommande la méthode Billings pour les couples, et que nous avons pratiqué un temps avec mon mari.
Ce que je vis et vous partage aujourd’hui me paraît davantage comparable à une ovulation qu’à un accouchement. Tel l’ovocyte arrivé à maturité, mon appel au sacerdoce ministériel jaillit de l’ovaire de mon cœur et se présente dans le pavilllon de ce dimanche pascal où résonne la joie de la Résurrection, mêlée à la voix de celle qui a annoncé La Bonne Nouvelle aux disciples. Cet appel féminin se présente ainsi à vous, prêt à être fécondé par un gamète mâle. Le mot gamète vient du grec ancien et signifie « époux », je le découvre en vous l’écrivant car j’avais un doute sur le genre féminin ou masculin de ce terme, et j’ai fait une recherche sur internet !
En finissant ce post-scriptum, je me sens fortement invitée à vous interpeller, au risque de vous secouer, et je m’en excuse d’avance. C’est au Corps Episcopal que je m’adresse, vous qui vous proclamez Epoux de l’Eglise, et l’êtes assurément :
Êtes-vous ouvert à la rencontre, à cette main que je vous tends afin que nous vivions une rencontre d’amour qui débouche sur une union d’alliance, sachant que je suis dans ma période la plus féconde ? Vous, corps masculin de l’Eglise, comment venez-vous à la rencontre de cette femme fécondable que je suis : pauvre, chaste et nu, à l’image du Christ sur la croix ; ou alors vous drappez-vous de votre dignité d’évêque, vêtu de vos plus beaux atours ? Etes-vous un corps fécond ou un corps stérile ? Et si vous êtes fécond, garderez-vous votre calotte sur le prépuce de votre foi ?
Vous nous instruisez souvent, nous les couples, de ne pas recourrir à la contraception, afin de permettre à la vie d’advenir, selon le plan de Dieu. Alors en ce jour, je viens vers vous, en tant que femme, vous présentant mon appel au sacerdoce ministériel. Comme d’autres femmes au sein de l’Eglise catholique, je me tiens devant vous, ouverte à une relation d’Amour et d’Alliance entre les hommes et les femmes au sein du ministère ordonné, pour permettre à Dieu de féconder l’union du masculin et du féminin au service de l’annonce de l’Evangile, et qu’ensemble nous enfantions LA VIE, qui est JESUS-CHRIST lui-même ! Alors je vous repose la question : allez-vous garder un préservatif sur votre tête ou dans votre cœur, évitant ainsi à l’Eglise d’être ré-enfantée et de renaître d’En-Haut ?
Je ne peux répondre à votre place, et dans tous les cas je ne vous jugerai pas. Mon mari et moi avons trois enfants, presque tous adultes, et nous utilisons régulièrement le préservatif dans nos rapports conjugaux. Pourtant, ce qui a rendu notre couple stérile, ce n’est pas ce petit bout de plastique. C’est le préservatif des préjugés et des limites que nous mettions dans nos rapports du quotidien. Depuis quelques mois notre amour redevient fécond. Parce que nous avons choisi, l’un et l’autre, de ne plus utiliser de contraceptifs dans nos relations verbales et affectives. Nous nous présentons l’un à l’autre dans la nudité de nos âmes et la pauvreté de nos cœurs, blessés et fragiles, mais forts de l’amour qui les habite.
A la fin de ce courrier, recevez, chers frères et sœurs de l’Eglise catholique et du monde entier, mon profond respect. Ainsi que mon immense amour pour le Christ, pour Son Eglise, et pour le Sacerdoce ministériel.
Que le Dieu Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit nous bénisse tous et toutes, et qu’Il nous garde unis en Lui. Amen !
Elisabeth Cécile
Nb. Vous trouverez sur le blog l’enregistrement vidéo de cette longue lettre ouverte, effectué également ce dimanche 22 juillet (durée 30 min) grâce à mon mari qui était derrière la caméra.
Si vous désirez en savoir plus sur comment j’en suis arrivée à entendre puis à exprimer cet appel à voix haute, je vous invite à venir régulièrement sur mon blog, et à lire d’ici peu « DANS LES PAS DE JESUS-CHRIST », le livre-réflexions-témoignages sur mon chemin de « Fille de Dieu, Fille de l’Homme, baptisée pour témoigner » que je suis en train de finir d’écrire. Ouvrage qui je l’espère, pourra être publié prochainement… si un éditeur y consent ! A la grâce de Dieu et si telle est la Divine Volonté !
Bonjour,
J’ai votre texte et j’avoue que cela me laisse dubitative. Je crois que la solution n’est pas que les femmes deviennent prêtres et accèdent au pouvoir…. La solution est de supprimer l’idée même du sacerdoce. Si dans l’Eglise, il y avait simplement des services, pour quelques années seulement, hommes et femmes confondus, et non un pouvoir accroché à l’image du prêtre pour la vie et qui fait payé à tous son célibat… on serait plus proche de l’Evangile.
Ceux qui deviennent prêtre sont en quête de reconnaissance, de pouvoir , de statut au sein d’une institution complètement engluée dans ce besoin impérieux d’ exister et ce, même au niveau des laïcs.
L’Eglise a des oreilles mais, elle n’entend pas.
Pour ma part, j’ai été 25 ans au service de l’Eglise: préparation au baptème, liturgie, organisation du caté, jusqu’à ce que notre évêque donne notre paroisse à la communauté de l’Emmanuel. Des jeunes prêtres assoiffés de pouvoir qui n’ont mis que 3 mois à me virer car je leur faisais de l’ombre.
Mais, même avant l’arrivée de cet « entre-soi » bien huilé qu’est la communauté de l’Emmanuel, j’ai dû beaucoup lutter dans cette Eglise où chacun est cramponné à son petit pouvoir, son petit statut, sa petite reconnaissance qui suscite tant de jalousie , même entre laïcs, même et surtout entre femmes.
Je ne mets plus les pieds à l’Eglise, depuis maintenant 7 ans et je m’en porte tellement mieux! Je pense qu’avant d’aller évangéliser le monde ( ceux que l’Eglise considère souvent de haut par ailleurs,) , elle devrait écouter l’ Evangile et faire le ménage chez elle…
Mais elle a des oreilles et n’entend pas.
Ne vous minez pas à vouloir être prêtre… La vie est bien plus grande que cela…
Cordialement
Catherine Segretain